
Un enfant au milieu de tentes détruites dans le camp de déplacés à al-Mawassi, dans le sud de la bande de Gaza, le 18 mai 2025 ( AFP / - )
L'armée israélienne a annoncé dimanche de "vastes opérations terrestres le nord et le sud de la bande de Gaza", où au moins 50 Palestiniens ont été tués dans de nouveaux bombardements, selon les secours.
L'armée avait intensifié samedi son offensive à Gaza visant, selon elle, à libérer les otages israéliens retenus par le Hamas et à défaire le mouvement islamiste palestinien, une escalade critiquée à l'international.
Et depuis le 2 mars, elle bloque l'entrée de l'aide humanitaire, vitale pour les 2,4 millions de Palestiniens de la bande de Gaza.
Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a néanmoins indiqué dimanche soir qu'Israël allait autoriser l'entrée d'une "quantité de base de nourriture destinée à la population, afin d'éviter le développement de la famine dans la bande de Gaza". Israël "agira pour empêcher le Hamas de s'emparer de cette aide humanitaire", a-t-il ajouté.
La France a réclamé dans la soirée que cette reprise de l'aide humanitaire à Gaza soit "immédiate, massive et sans entrave". "Elle doit mettre fin à la situation humanitaire catastrophique et enrayer définitivement la famine", a écrit sur X son ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot.
L'annonce de la reprise de l'aide humanitaire intervient alors que des négociations indirectes se tiennent à Doha pour un cessez-le-feu.
M. Netanyahu s'est dit dimanche ouvert à un accord incluant la fin de l'offensive militaire. Il a cependant affirmé qu'un tel accord devrait inclure l'"exil" du Hamas et le "désarmement" de la bande de Gaza, des exigences jusque-là rejetées publiquement par le mouvement palestinien.
Le gouvernement israélien avait pourtant approuvé début mai un plan pour "la conquête" du territoire palestinien et un déplacement de sa population, semblant alors écarter toute négociation dans ce conflit déclenché par une attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.

Des Palestiniens pleurent la mort de leurs proches tués dans des frappes israéliennes, à l'hôpital Al-Chifa de la ville de Gaza, le 18 mai 2025 ( AFP / Bashar TALEB )
Samedi, jour de l'annonce par l'armée israélienne de l'expansion de ses opérations, le Hamas, qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007, a annoncé la reprise "sans condition préalable" des négociations indirectes avec Israël au Qatar, pays médiateur.
- "Tous sont morts" -

Des Palestiniens pleurent devant les corps de roches tués lors de frappes israéliennes sur des tentes de déplacés dans la zone d'al-Mawassi dans le sud de Gaza, à l'hôpital Nasser de Khan Younès, le 18 mai 2025 ( AFP / - )
Jusque-là, le Hamas s'était dit prêt à libérer tous les otages enlevés le 7-Octobre dans le cadre d'un accord global mettant fin à la guerre, qui verrait notamment un retrait total israélien de Gaza et exclurait son désarmement.
Une source du Hamas au fait des négociations a réaffirmé dimanche que le mouvement était disposé "à libérer tous les otages israéliens en une seule fois, à condition qu'un accord de cessez-le-feu global et permanent soit conclu", ajoutant qu'Israël de son côté "souhaite récupérer ses prisonniers en une ou deux vagues en échange d'une trêve temporaire".
Le chef de l'armée israélienne, Eyal Zamir, a déclaré dimanche que l'armée allait "offrir une marge de manœuvre à l'échelon politique pour faire avancer tout accord sur les otages".
Israël a repris le 18 mars ses bombardements, après le blocage des négociations pour prolonger une trêve qui a duré deux mois.

Chars israéliens déployés près de la frontière d'Israël avec la bande de Gaza, le 18 mai 2025 ( AFP / Menahem KAHANA )
Au moins 50 personnes ont été tués par des bombardements israéliens dimanche, a indiqué la Défense civile, son porte-parole, Mahmoud Bassal, faisant état de nombreux enfants tués.
Les bombardements ont visé des tentes de déplacés à Al-Mawassi (sud) et des habitations à Jabalia (nord), Al-Zawayda (centre) et Khan Younès (sud), selon lui.
A l'hôpital Nasser de Khan Younès, des corps couverts de draps blancs sur lesquels sont inscrits les noms des morts sont alignés à même le sol, selon des images de l'AFP. A côté, des proches pleurent.

Une photo prise depuis la frontière israélienne avec la bande de Gaza montre dees destructions et de la fumée s'élevant au dessus du territoire palestinien après des raids israéliens, le 18 mai 2025 ( AFP / Menahem KAHANA )
A Al-Mawassi, des Palestiniens tentent de récupérer ce qui reste de leurs effets après la destruction de leurs tentes.
"Je n'étais pas là", raconte en pleurs Warda al-Shaer à Al-Mawassi. "Tous les membres de ma famille sont morts. Il ne reste plus personne. Mes neveux sont morts avec leur père et leur mère. Ma mère est également morte".
- Hôpitaux hors service -

Manifestation d'Israéliens à Tel-Aviv contre le gouvernement de Benjamin Netanyahu et pour la libération des otages retenus à Gaza, le 17 mai 2025 ( AFP / Jack GUEZ )
Dans le nord de Gaza, "tous les hôpitaux publics sont désormais hors service", a affirmé le ministère de la Santé du Hamas.
"L'occupation israélienne a intensifié son siège, avec des tirs nourris autour de l'hôpital indonésien (à Beit Lahia), empêchant l'arrivée des patients, du personnel médical et des fournitures médicales, ce qui a contraint l'hôpital à fermer", a-t-il ajouté.
A l'étranger, les appels se sont multipliés pour mettre fin à la guerre. Il faut "arrêter le massacre à Gaza", a dit le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez. "Ca suffit", a lancé le chef de la diplomatie italienne Antonio Tajani.

Des Palestiniens au milieu des dégâts dans le camp de déplacés à Al-Mawassi visé par des frappes israéliennes, dans le sud de la bande de Gaza, le 18 mai 2025 ( AFP / - )
L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.218 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes alors enlevées, 57 restent retenues à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.
Les représailles israéliennes ont fait au moins 53.339 morts à Gaza, en majorité des civils, selon les dernières données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.
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